Au coeur des Worlds avec Aina !
Il y a quelques semaines se tenait l'événement le plus attendu de toutes/tous les cheerleaders de la terre : les Worlds ! Qu'est-ce que c'est les "worlds" ? c'est le championnat du monde de cheerleading.
Cette année 3 équipes françaises (Paris Cheer / Cheer Excess / Les dragons) sont parties aux Etats-Unis, à Orlando, pour représenter notre pays. Aina athlète chez les Cheer Excess à Paris revient sur cette aventure pour nous faire vivre de l'intérieur l'expérience incroyable de cette compétition au pays de l'American Dream* !
Bonjour Aina, peux-tu te présenter pour nos lectrices/lecteurs qui ne te connaîtraient pas.
Salut, je m'appelle Aina et j'ai 20 ans. Je fais partie du club de Cheer Excess (CXS) à Charenton (Paris) et je suis dans l’équipe Coed Elite EMPIRE. Ça fait 6 ans que je suis dans le monde du cheer.
Comment as-tu découvert ce sport ?
J'ai découvert ce sport comme la plupart d'entre nous, avec les films américains. J'avais longtemps cherché sur internet des clubs français mais impossible de trouver jusqu'au jour (par un miracle que je ne saurai expliqué) ou j'ai reçu le magazine de la ville de Savigny, (ville qui se trouve à deux-trois villes de la mienne) dans ma boite aux lettres. J'y ai découvert le club des Lions, et y ai fais mes premiers pas de cheerleader. Par la suite, j'ai rejoint le club de CXS il y a 4 ans.
Quel poste occupes-tu dans l’équipe ?
J'occupe le poste de Flyer et je coach l’équipe Eclipse depuis maintenant 2 ans.
(Championnat du monde 2017, Orlando, USA)
Depuis combien de temps participes-tu aux Worlds ? Quelle a été ton impression la 1ère fois où tu y es allée ?
Cette année je me suis rendue pour la 4ème fois aux Worlds en tant qu’athlète.
La première fois, j’étais vraiment impressionnée de voir la place importante qu'occupe le cheerleading aux USA. J’étais également fascinée par les infrastructures mise à disposition pour les athlètes et le public, ainsi que l'organisation des compétitions. J'avais l'impression d’être dans un autre monde, remplis de cheerleaders tous plus talentueux les uns que les autres. Je me sentais vraiment honorée de faire partie de cet aventure.
Que préfères-tu là-bas et inversement y’a-t-il des choses que tu apprécies moins ?
J'aime beaucoup la mentalité générale là-bas, que ce soit les athlètes, coachs ou supporters. Tout le monde est accueillant, ouvert et gentil. Mais ce qui me plaît le plus aux Worlds, c'est la liberté : les coachs ont leur place réservée devant le praticable, peuvent crier, encourager, leurs athlètes durant leur passage. Rien que ça, pour moi, c'est quelque chose d'important car ça donne confiance aux athlètes, de voir leurs coachs sauter, crier, être fier durant le passage, ça donne un vrai coup de boost, et malheureusement cela ne nous est pas permis en France, et c'est frustrant, étant coach moi même. Tout est parfait, soigneusement organisé pour les athlètes et les spectateurs.
Peux-tu nous parler de l’ambiance aux Worlds ? (Entraînements, rencontres avec les autres équipes, soirées, ambiance au sein de votre équipe). Y’a-t-il des rivalités entre les équipes ? Cette année Paris Cheer et ABCVE Dragon étaient présents, comment ça s’est passé ? Avez-vous pu passer du temps ensemble ?
Comme je l'ai dis plus haut, l'ambiance est vraiment à la fête aux Worlds. Nous sommes en compétition mais tout le monde s'entre-aide de bon cœur car on partage tous la même passion.
Par exemple, un soir, avec mon groupe stunt*, on est allé dans un coin d'herbe pour travailler sur un élément de la routine qu'on ne maîtrisait pas tout à fait, et c'est alors qu'un coach qui passait par la nous a gentiment offert son aide. C'est seulement quand on devait rentrer qu'il nous a dit qu'il était en faîte coach de la Team "Chile". Donc imaginez qu'un coach des Worlds Champions s’arrête pour vous donner de son temps , à une équipe qu'il ne connaît même pas, et qu'en plus il nous a dit qu'il regarderait notre passage !!
Dans le même thème, dans la Team Brazil, il y a une fille que j'ai rencontré lors de mes premiers Worlds, et que chaque année depuis, on se retrouve la bas pour passer un petit moment ensemble (photo 1). J 'ai même finis par faire des partners* avec plusieurs garçons de l’équipe (photo 2).
En soit, de ce que j'ai vécu jusqu'à présent, je n'ai jamais ressentis de rivalité entre les équipes. Tout le monde s'encourage et se respecte.
Cette année, j'ai pu échanger quelques mots avec les Paris Cheer , mais je n'ai pas vu les Dragons malheureusement. En vérité, ce n'est pas facile de passer du temps avec d'autres athlètes car on a tous des plannings différents durant le séjour.
(Aina et les athlètes de la team Brazil. Partner Sunt*)
As-tu rencontré des Cheerlibrities* ?
Lors de mes premiers Worlds, j'avais rencontré Peyton Mabry. A chaque Worlds il y a des Cheerlibrities partout que l'on croise ou que l'on rencontre, mais au fur et a mesure des années, je m'y suis de moins en moins intéressé.
(Aina & Peyton Mabry - Cheer Athletics)
Je préfère valoriser nos cheers nationaux car nous aussi nous avons des cheerleaders très talentueux. Je parle notamment de Cinthya, que j'ai connu en tant qu’athlète et qui est aujourd'hui Coach Empire. C'est sur elle que je prenais beaucoup exemple et j'ai eu la chance de faire partie de la même équipe qu'elle durant quelques années. Il y a aussi Joy, avec qui j'ai évolué durant ces dernières années, qui est ma mirror flyer et ma back* de basket* cette année. Evidemment, je regarde toujours les athlètes américains, car ils sont très inspirant, mais je garde en tête qu'ils ont commencé le cheer très jeune et ont énormément d'heures d’entraînement par semaine. C'est pour cela que je suis plus admirative devant ma coach, qui a commencé tard et qui n'avait que 3 heures d'entrainement par semaine, et qui pourtant a un niveau international.
(De gauche à droite : Cinthya / Aina / Joy)
Combien de temps dure les Worlds ? Raconte nous une journée type aux Worlds. Qu’est-ce que « ICU » et « USASF »
Pour nous, les Worlds durent une semaine, car nous participons à ICU et USASF.
ICU est la compétition par pays, où l'on représente la France. Cette compétition est la plus importante, et donc la plus stressante. Nous allons sur le praticable en pensant aux autres équipes française, ce qui fait que l'on doit tout donner pour représenter au mieux la France .
USASF c'est la compétition par club, c'est à dire que l'on représente Cheer Excess et on essaye d'avoir le meilleur classement possible.
Aux Worlds, on se lève vers 7h, on se prépare, on se met en tenue d’entraînement, on déjeune et on s’entraîne. On a ensuite une pause le midi, puis on s’entraîne encore en fin d'après-midi, avant d'aller manger et se coucher. Mais le planning dépend beaucoup des compétitions que l'on a chaque jour, afin de placer au mieux les entraînements. Le couvre-feu est à 22h.
Comment te sens-tu avant de monter sur le praticable ? pas trop impressionnée par les autres équipes ?
Avant de monter sur le prat’ d'ICU je ressens une très grosse pression, car c'est d'une part notre premier passage Worlds et d'autre part la compétition qui représente le plus d'enjeux. À ICU on ne représente pas Cheer Excess mais bien la France.
Pour IASF la pression est moins forte, car cette fois-ci on participe en tant que Cheer Excess. Mais évidemment, pour chaque compétition on cherche à avoir le meilleur classement possible.
Les autres équipes sont en effet très impressionnantes et en plus de ça, le niveau augmente chaque année. C'est vrai que lors de ma première année aux Worlds j’étais beaucoup plus impressionnée, mais aujourd’hui ça fait la 4ème fois que j’y vais, donc j’ai réussi à être beaucoup plus focus et relaxée et j’ai surtout pu profiter de chaque moment et heureusement vu que les Worlds passent tellement vite….
As-tu un rituel avant de commencer la routine* ?
Oui ! Je m'isole un peu pour faire ma petite prière. C’est très important pour moi, car cela me stabilise et me calme tout de suite. Après ça, il y a un dernier discours des coachs où généralement je lâche une petite larme car je suis assez émotive et enfin, notre cri de guerre.
(Finale des championnats de France 2017, Eaubonne, Paris)
Quel a été votre classement cette année ?
Nous étions 17 ème à ICU et 24 / 31 (45) à USASF.
Quels souvenirs as-tu ramené de là-bas ?
J'ai eu des pins, des sacs, des bracelets et des t-shirt des autres équipes que j'ai échangé lors de la soirée d'échange culturel ainsi que des vêtements de la boutique Worlds.
(Cheerbag Nfinity)
Qu’as-tu appris de ce mondial ? Y’a-t-il des choses qui t’ont étonné/surprises ?
Ce mondial m'a rappelée que, pour un compétiteur, l'expérience est quelque chose d'indispensable, surtout quand on doit faire des grosses compétitions comme les championnats du monde.
C'est l'heure des confidences : Quelles sont tes astuces beauté en compétition ? (Tes indispensables) … et as-tu pu piquer des astuces beauté à nos amies américaines qui sont toujours au top niveau maquillage, bronzage, coiffure.
Pour ma part, aux Worlds je n'utilise jamais d'appareil chauffant sur mes cheveux et je ne les crêpes jamais, car on a plusieurs compétitions en une semaine donc je risque de voir tous mes cheveux tomber hahaha. Je sais que niveau coiffure les américaines mettent des rajouts/extensions pour éviter d'abîmer leurs cheveux.
Pour les compétitions françaises, je me fais coiffer par Océane (Coach Eclipse), c'est la meilleure pour les coiffures de cheer. Puis, niveau maquillage c'est Raïcha (Coach Energy) qui me fait les yeux et pour le teint, c'est ma coach Nathalie qui s'occupe de moi. Elles sont très douées dans ce qu'elles font en plus du cheer et j'aime bien être prise en charge par les meilleures de CXS.
Comment les équipes françaises doivent faire pour avoir une chance de participer aux Worlds ? comment se passent les qualifications ?
Pour participer aux Worlds il faut faire des compétitions qui donnent des “bid”. Parmi elles il y a notre compétition nationale organisée par la FFFA*. Lors de cette compétition il faut obtenir le titre de Champion de France en catégorie Elite pour avoir une chance d'avoir le bid et surtout le bid ICU pour matcher en tant que TEAM FRANCE. C'est de cette manière que notre équipe Elite participe aux Worlds.
Ensuite, il est aussi possible d'avoir un bid pour participer à USASF avec l'Open de Lyon* par exemple.
As-tu déjà participé au Cheer-Up World ? Si oui, que peux-tu nous dire ?
Malheureusement non, j'aurais vraiment aimé mais je n’en ai pas encore eu l'occasion.
Cette année, le 1er cheer camp français organisé par la FFFA aura lieu cet été à Arcachon ; penses-tu pouvoir y aller ?
Encore un camp auquel j'aurais voulu participé, malheureusement je ne pourrais pas y être.
LE MOT DE LA FIN : en quelques mots, comment qualifierais-tu ton expérience aux championnats du monde ?
Comme chaque année, c'est une expérience extraordinaire. A chaque fois je les vis à fond comme si c’était la dernière fois. J'accumule chaque expérience pour évoluer et me développer en tant qu’athlète mais aussi et surtout en tant que coach. Il est important pour moi de partager ces expériences que ça soit au sein de mon équipe, ou bien dans l’équipe que je coach ou encore aux autres cheer français qui sont intéressés !
"Continuer à rêver et à faire en sorte que le travail que tu fournis soit à la hauteur de tes rêves, car c'est le seul moyen de les réaliser." Aina -
(L'équipe des Cheer Excess aux Worlds 2017)
* Notes :
American dream : rêve américain
Stunt : groupe généralement composé de 5 athlètes (bases / back* / front / fly*)
Partner : figure réalisé en groupe stunt. Appelé aussi "partner stunt". Il s'agit d'un porté entre 1 base et sa fly.
Basket : le "basket toss" est un porté qui consiste à lancer la fly le plus haut possible pour que celle-ci puisse réaliser des figures.
Cheerlibrities : "Cheer celebrities" en anglais. Mot utilisé pour désigner les cheer "célèbres" dans le monde du cheerleading.
Routine : chorégraphie. Au cheerleading la "routine" ne doit pas dépasser les 2mn30 (environ). Elle se compose de danse, de sauts (tumbling) et de portés (stunts).
FFFA : Fédération Française de Football Américain
Open de Lyon : Compétition organisée à Lyon au mois de mai. Le jury est composé de juges internationaux.